Analyse

Les régions les plus affectées par la montée des faillites : une analyse géographique

Carte de la France avec une punaise rouge illustrant les faillites entreprises régions en 2024

En 2024, la France a vu une explosion des faillites d’entreprises, un phénomène qui n’a pas seulement affecté les grandes métropoles comme paris  mais qui a aussi touché durement certaines régions plus industrielles comme la normandie ou la bretagne. Ce phénomène reflète des facteurs économiques sous-jacents complexes qui varient non seulement selon les secteurs, mais également selon les caractéristiques géographiques des régions concernées. Cette analyse géographique des défaillances d’entreprises permet de mieux comprendre les zones les plus vulnérables et les raisons pour lesquelles certaines régions sont plus exposées à cette montée des faillites.

Une forte hétérogénéité géographique des faillites

D’après les données les plus récentes de BPCE L’Observatoire, certaines régions ont enregistré des taux de défaillances d’entreprises bien plus élevés que d’autres en 2024, traduisant ainsi des dynamiques économiques différentes en fonction des territoires. Par exemple, l’Île-de-France, malgré son dynamisme économique, a vu le nombre de défaillances d’entreprises augmenter de manière significative. Cette région représente environ 30 % du PIB français et, en 2024, a enregistré un total de 16 151 faillites d’entreprises, soit 22 % de plus par rapport à 2023. En revanche, des régions comme la Bretagne et la Normandie ont connu des augmentations proportionnellement plus importantes de faillites par rapport à la moyenne nationale, enregistrant respectivement des hausses de 38,3 % et 32 % des défaillances par rapport à l’année précédente.

Des disparités régionales dans les dépôt de bilan

Structure économique et secteur dominant

La structure économique locale est un des principaux facteurs explicatifs des disparités observées. En Île-de-France, la présence de nombreuses grandes entreprises, notamment dans les secteurs de la finance, de l’informatique, des services et du commerce, entraîne une grande concentration des faillites dans des secteurs très exposés à des fluctuations économiques mondiales et aux changements des comportements de consommation. La crise sanitaire a également exacerbé certaines faiblesses structurelles, notamment dans le secteur des services à la personne, le tourisme et la vente au détail, qui ont subi des baisses de fréquentation et des restrictions de mobilité importantes.

A contrario, des régions comme la Bretagne et la Normandie ont une forte composante agricole et agroalimentaire, et sont directement affectées par la hausse des coûts de production dans ces secteurs. Ces deux régions ont vu leurs entreprises agricoles et agroalimentaires se retrouver dans une situation difficile à cause des hausses des coûts des matières premières, du gaz et de l’énergie, qui ont accru les marges de financement de ces industries déjà fragiles.

Désindustrialisation et reconversion

La désindustrialisation est un autre facteur clé dans certaines régions. Des régions comme la Hauts-de-France ou la Lorraine, historiquement marquées par des activités industrielles lourdes (sidérurgie, textile), ont vu ces industries décliner, laissant de nombreuses petites entreprises dans des situations de fragilité. Le poids historique de ces secteurs d’activité reste visible, notamment à travers une plus grande dépendance aux industries lourdes qui peinent à se reconvertir face aux nouvelles exigences environnementales et numériques. Ce phénomène se reflète directement dans l’augmentation des défaillances, particulièrement en région Grand Est et Hauts-de-France, où les secteurs de la métallurgie et de la chimie souffrent encore d’un manque d’innovations et de reconversions industrielles. 

Une comparaison européenne : des dépôt de bilan

L’analyse géographique des défaillances d’entreprises en France ne peut pas être dissociée d’une analyse des tendances observées au niveau européen. En 2024, des pays comme l’Allemagne et l’Italie ont également observé une augmentation significative des faillites, notamment dans les secteurs manufacturiers et du commerce. En Allemagne, la Basse-Saxe a connu une hausse importante des faillites dans le secteur de l’automobile et de la métallurgie, avec un taux de défaillance des entreprises 22 % supérieur à 2023, principalement dû à la hausse des coûts énergétiques et des restrictions d’approvisionnement. Ce phénomène a été particulièrement marqué dans les régions industrielles comme la Ruhr et le Land de Bade-Wurtemberg.

En comparaison, l’Espagne, où le secteur du tourisme est essentiel, a observé une augmentation des faillites dans le secteur de l’hôtellerie et de la restauration, en raison de la baisse du nombre de touristes post-COVID et des hausses de coûts d’exploitation.

Une réponse politique nécessaire à l’échelle régionale

L’augmentation des faillites en 2024 a exacerbé les disparités économiques entre les régions françaises. Si certaines zones bénéficient de la concentration d’activités économiques variées, d’autres, plus rurales ou industrielles, se trouvent davantage exposées aux risques de défaillance. Pour répondre à cette crise, il est indispensable d’adapter les politiques économiques aux spécificités de chaque région, afin de limiter les dégâts et garantir une reprise durable de l’économie locale.

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